Les marques qui font fortune grâce au fast shopping ou fast fashion (littéralement « mode rapide » ou « mode jetable) mettent en avant les prix accessibles de leurs vêtements.
Malgré les promesses sans cesses martelées par d’une mode éthique, la fast fashion est avant tout un système aux pratiques peu reluisantes : utilisation de matières premières bas de gamme, recours à des main-d’œuvres à bas coûts à l’autre bout du monde et travaillant pour beaucoup dans des conditions déplorables. Sans compter l’impact de la fast fashion, ce mode de production, et plus globalement l’industrie textile, émettant une quantité considérable de gaz effet.
La fast fashion ou la promesse de vêtements à bas prix
La fast fashion est un mode de production destiné à rendre accessibles au grand public, y compris donc aux consommateurs au budget limité, les produits des grandes marques. Parmi les marques fast fashion les plus connues figurent Zara et H&M mais aussi, Inditex Nike, Shein, Topshop, GAP, UNIQLO ou encore Forever 21.
A Paris mais aussi à New York et dans d’autres grandes villes occidentales, Les entreprises de l’industrie de la mode tiennent leur promesse de proposer divers types de vêtement à bas prix. Mais on ne peut pas dire qu’elles soient exemplaires en matière de responsabilité environnementale et sociale.
A noter que sur ce point, les marques de fast fashion n’ont plus la possibilité de renvoyer la belle à leurs sous-traitants au Bangladesh, au Vietnam ou en Chine. La loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et donneuses d’ordre exige de celles-ci de s’assurer que leurs filières ou sous-traitants, en France comme à l’étranger, sont responsables sur le plan social et environnemental.
Le but est d’éviter que ne se reproduise une catastrophe semblable à l’effondrement du Rana Plaza en 2013, qui avait alors coûté la vie des centaines d’ouvriers de sociétés travaillant avec nombre d’entreprises pour la plupart basées en Europe. Mais la fashion fast comme modèle économique permet-elle réellement de répondre aux exigences de la loi ? Rien n’est moins sûr.
Les dessous peu reluisants du fast shopping
Beaucoup de partenaires asiatiques des marques occidentales sont encore bien loin de respecter les droits de leurs employés : ateliers de misère, travail de mineurs, faible rémunération, quasi-impossibilité de faire valoir ses droits par le biais d’un syndicat…
Par ailleurs, les marques disposent toutes d’une charte d’éthique censées réduire l’impact environnemental de leurs activités. Mais ces chartes pour une mode responsable sont des documents non contraignants juridiquement, relevant surtout du greenwashing.
Les entreprises essaient aussi de séduire le public en mettant sur pratiquement chaque vêtement ou accessoire une éthique étiquette, censée garantir le respect de normes sociales et environnementales.
Les discours, les chartes et les étiquettes des entreprises de la fast fashion mode ne sont en somme que des façades peinant à masquer des réalités déplorables, comme en témoignent par exemple les démarches de la Clean Clothes Campaign qui militent notamment contre les conditions de travail indécentes des ouvriers de l’industrie du textile.
Le textile reste en tout cas la deuxième industrie la plus polluante au monde. La fashion impact est considérable pour plusieurs raisons :
- Plus de 2 milliards de tonnes de déchets produits en une année par le secteur textile ;
- Le renouvellement des collections à une cadence effrénée ;
- L’empreinte carbone considérable du transport des matières premières vers des sous-traitants en Asie, de la fabrication des vêtements accessoires, ou encore de l’acheminement de ces produits en Europe et en Amérique ;
- La mauvaise gestion de l’eau par les exploitants qui fournissent les matières premières ;
- L’usage de divers produits chimiques (insecticides, herbicides) pour la culture du coton et qui ont des impacts néfastes sur les cours eau ;
- La piètre gestion des déchets textiles, notamment pour les vêtements en polyester qui, à chaque lavage en machine, libèrent des millions tonnes de microfibres qui ont des effets toxiques pour les océans dans lesquels elles sont finissent puisqu’elles ne se dégraderont qu’après des centaines d’années…
La slow fashion est-elle une alternative viable ?
La slow fashion peut être une alternative intéressante au phénomène fast fashion, pour limiter l’impact environnemental fast. A condition tout de même que le public accepte de payer plus cher les produits textiles chaussures et vêtements. Les agriculteurs – en Inde mais aussi dans certains pays d’Asie centrale – qui misent sur la culture de coton bio par exemple doivent respecter un cahier de charges strict en matière de gestion de l’eau et d’usage de pesticides – les normes mises en place sont destinées notamment à protéger les rivières lacs nappes et l’eau produits chimiques. Les entreprises avec lesquelles travaillent ces exploitants mettent en outre en place des processus de fabrication respectueux environnement.
Leurs efforts pour réduire les émissions gaz effet de serre mais aussi en faveur des droits des agriculteurs comme de ceux des ouvriers de leurs partenaires sont récompensés par au moins un label qui certifie la fiabilité de leur démarche éco-responsable. Parmi les labels auxquels l’on peut se fier figurent l’écolabel européen, le label GOTS, le label Oeko-Tex ou encore le label Fair Wear Foundation.
On ne peut pas attendre des marques comme Zara ou H&M prennent la mesure des enjeux autour de l’environnement . Le modèle économique est très rentable au vu du nombre considérable de vêtements vendus année – un récent rapport du cabinet McKinsey explique l’étape cycle de vie d’une marque de fast fashion est de deux semaines en moyenne, alors que le cycle de mode moyen est de trente-quatre semaines pour une entreprise du textile américaine, voire quarante-sept semaines pour une marque mondiale de vêtements haut de gamme.
Mais le public, compte tenu des nombreuses conséquences fast fashion. Les consommateurs peuvent ainsi participer à différentes initiatives destinées à limiter l’impact fast fashion, par exemple en privilégiant les produits de marques bénéficiant d’un label reconnu ou encore en participant à la démarche zero waste France qui vise à réduire la production de déchets plastiques, textiles, d’emballages, de produits à usage unique…